Mes débuts à Mayotte

Publié le par Caro

Je ne saurais vous dire depuis combien de temps je suis ici, si je ne réfléchis pas un peu. Ce n’est pas le fait que je sois complètement devenue mahoraise, mais je vis sans montre. Heureusement j’ai mon téléphone portable, qui me rappelle qu’il est l’heure de barger ou d’aller en rendez vous. Honnêtement, c’est l’outil qui me rattache à mes rapports spatio-temporel, amicaux et familiaux ! Sans oublier qu’il me sert également de réveil (5h45 !), les jours où je me rends à la barge de 7h à pied…Quand j’ai la chance de faire grasse mat’ la semaine s’est 6h30 le lever !

 Le portable, c’est un peu comme internet, l’outil qui me rattache à la métropole, c'est-à-dire à vous. Je vous imagine. Que faites vous ? Vous avez deux heures de moins qu’ici…Vous sortez à peine du travail quand nous, ici, nous préparons le dîner ou quand nous allumons la TV ou encore quand on se bat avec le bas débit…Je ne comprends d’ailleurs pas pourquoi s’est toujours lui qui gagne !

 C’est étrange de se demander ce que font vos proches. Deux heures de décalage c’est peu, mais s’est pourtant « important ». Pas assez pour que chacun vive sa vie, trop pour être à l’ouest. Je me couche à 22h, exténuée, quand vous, vous allumez la TV pour le JT tout en passant à table.
Deux heures de décalage en hivers (pour vous, car ici…C’est l’été austral : pluie, moiteur, chaleur, jours les plus longs.), une heure en été (il paraît que tout est beaucoup plus supportable).

 Il me manque cependant un véritable chez moi. Je ne pensais pas qu’il serait si difficile que ça de se loger à Mayotte. J’aimerai la coloc, mais autant dire que c’est une chose plutôt rare…Et prendre un appart toute seule ne m’enchante guère, mais je pense que je serais certainement contrainte de faire ce choix.

Je suis ravie d’avoir fait un « stage » de 13 mois en Haute Savoie, pour de multiples raisons mais surtout car les prix ne me paraissent pas si aberrants…Enfin, ça dépend pour quoi !! La vie est cher ici.
C’est d’ailleurs très étrange quand on sait que le SMIC mahorais tourne autour de 500 euros net par mois et qu’une grande partie de la population vit avec à peine 100 euros (pour la plupart ceux sont des clandestins).

 J’ai hâte de vous faire découvrir Mayotte à travers les photos. Vous pourrez enfin voir par vous-même, et un peu égoïstement vous serrez avec moi. Ça me manque un peu de découvrir ça toute seule, j’aurais aimé partager mes premières fois, mes premières expériences mahoraises les faire avec un « bleu » comme moi. Mais en même temps se n’est pas plus mal de découvrir accompagnée de connaisseurs ou de « vieux de la vieille » à Mayotte.

Il parait que les trois premiers mois sont les plus fabuleux. Fabuleux car on découvre, on s’enrichit, on ne voit pas de différences entre la culture mahoraise et … (je ne sais pas quel terme exact mettre : française ? Occidentale ?). Il paraît qu’ensuite s’est cyclique, tous les deux voir trois ans vous en avez assez et on rentre chez soi…Quoi qu’il arrive transformé ! Il paraît que certains ne restent guère plus d’un mois et se sauvent par le premier avion. Mayotte, se n’est pas la France…C’est l’Afrique. Rien à voir. Se n’est pas parce que le drapeau de la République flotte sur le lagon et toutes les administrations qu’il faut croire que c’est comme en métropole. Tout est tellement différent. A commencer par le climat, les habitudes alimentaires, les prix, la vie, les attitudes, le commerce, tous… Certains m’zunguns en abusent d’ailleurs. Ce qu’ils ne feraient pas en métropole, ils se le permettent ici…Mais passons sur ce sujet, je n’ai pas envie de polémiquer.

 Je crois qu’il y a plus de femmes célibataires que d’hommes (sage-femme, prof, infirmière) alors que la gente masculine célibataire est représentée en grande majorité par les forces régaliennes de ce pays ! Les hommes voyageraient ils moins que les femmes ? Ou seraient ils moins aventureux ? Etude à réaliser !

 Je n’ai pas vraiment pu profiter de mon arrivée comme il le fallait : virus local avec forte fièvre, toux, pas de chez moi, etc. Même avec une grande liberté, quand on n’est pas chez soi, on n’est pas chez soi ! C’est bien connu.

Je pensais mettre à jour le blog une fois ayant un domicile fixe, mais comme ça n’a pas l’air de se décanter pour l’instant, je préfère faire du bricolage et vous mettre les articles, avec peut être un peu de retard, mais au moins il n’y a aura pas trop d’arriéré à rattraper !

 En tout cas, une chose est certaine : voiture indispensable à Mayotte, celui qui vous dira le contraire est un clown !. Pas de transports en commun à part la barge et le taxi collectif ! Encore faut il trouver le bon taxi qui vous emmène au bon endroit !

 Quant au travail, j’en ai une tonne entre l’informatisation du service, la recherche d’un local temporaire, le comité de pilotage pour la construction du nouveau bâtiment, les futurs cours au CNFPT, sans oublier les chantiers titanesques et leurs arriérés qui sont inimaginables et plus qu’impressionnants. Bref je crois que mon poste aurait dû s’intituler « cherche Bertrand R. désespérément »…Enfin il y a de quoi faire !!!

Publié dans Vie quotidienne

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E
bonjour, j habite paris et je vais surrement venir vivre a mayotte avec mes parents et je voulais savoir un peu comment ca se passais de l avis d une metropolitaine partie la basj attend de vos nouvelles emilie
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M
Salut, <br /> je suis muté à Mayotte en septembre 2007 et je voudrai savoir où tu habites la bas? Je pense demander petite terre mais en fait je ne sais pas du tout quel est l'endroit le plus sympa pour vivre: si tu as des conseils : limated69@hotmail.com
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C
Salut, Pas de problème pour donner toutes les informations nécessaires. Je te contacte par mail dès que possible. Mais sais tu déjà où tu vas travailler?
T
coucou,c'est moi<br /> très bon commentaire ,tu aurais pu être journaliste à la place d'archiviste mais tel etait ton choix ...... quand je te lis j'ai l'impression étrange d'être là bas......c'est difficile de prendre ses " marques " mais te connaissant tu vas y arriver tu es une battante<br /> avais tu imaginé celà avant de partir ? je ne pense pas de cette épreuve tu en sortiras encore plus forte......je t'admire pour ton courage continues tes reportages tu nous fait découvrir plein de très belles choses surtout lors de tes sorties :NE PAS OUBLIER L'APPAREIL PHOTOS BONNE CHANCE POUR TE TROUVER UN CHEZ TOI  MILLE GROS BIBISSSSSSSSSS<br />  
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